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15 septembre 2009 2 15 /09 /septembre /2009 10:00


— Oui. Ça nous force à porter dans notre cœur ce mois et le jeûne. À l'aimer profondément.

— Oui, ainsi que tout ce qu'Allâh nous a ordonné de faire durant ce mois. Mais vous voyez bien que ce verset ne dit rien sur la lecture du Coran pendant le Ramadhâne.


— Oui, c'est vrai.
 

— Ce que vous avez oublié, c'est que le Prophète, 'alayh-is-salâtu wassalâm, est venu pour expliquer et mettre en pratique le Coran. Comment savoir ce qui plaira à Allâh spécifiquement pendant le mois du jeûne ? Comment savoir quel comportement il faut avoir par rapport au Coran pour plaire à Allâh ? Pourquoi, pendant le jeûne, vous lisez le Coran au lieu de, par exemple, l'accrocher à votre cou comme une croix, ou de le décorer avec des boules et des guirlandes comme un sapin, ou encore de le pendre à la fenêtre comme un drapeau pendant la Coupe du monde de football ?

— Parce que ce n'est pas comme cela qu'a fait le Prophète, sallallâhu 'alayhi wa sallam, bien sûr !


— Exact, voir ce qu'a fait le Prophète pendant le mois du jeûne est la seule façon de savoir si et comment on doit honorer le Coran durant cette période spéciale. Faire quoi que ce soit sans consulter d'abord ce qu'a fait le Prophète c'est s'engager dans la voie de l'égarement.


— Oui, mais Jaddi, lire le Coran, c'est bon à tout moment, non ?


— Bien sûr, et l'égarement n'est pas dans la lecture du Coran, vous ne m'avez pas compris. C'est affirmer sans preuve qu'il faut beaucoup lire le Coran pendant le Ramadhâne et que c’est la meilleure manière de se rapprocher d'Allâh qui est un égarement. Tout ce que vous savez grâce au verset de la sourate Al-Baqarah que Zeynab a cité tout à l’heure, c'est que le mois de ramadhâne est important et qu'il est lié au Coran. Il y a un lien. Mais pour mettre ce lien en pratique, il faut étudier le comportement du Prophète. Autrement dit, il faut des preuves.


— Et les preuves, c'est les hadiths qui disent que le Prophète lisait beaucoup le Coran durant ce mois, c'est ça ?


— Oh, des preuves, il y en a beaucoup, vous savez ! On sait que, d'une manière générale, pour imiter le Prophète, les compagnons et les savants des premières générations de l'islam lisaient beaucoup plus le Coran pendant le jeûne que durant les autres mois de l'année, à tout moment mais surtout au cours des prières de la nuit, et encore plus pendant les 10 derniers jours. Certains grands savants, par exemple, ne faisaient que lire le Coran pendant les jours et les nuits de Ramadhâne. Au point qu’ils pouvaient le lire en entier tous les 2-3 jours.


— Incroyable !


— Oui, c’est vrai. Mais le plus incroyable c’est ce que rapporte à ce sujet le compagnon Ibn ‘Abbâs, qu’Allâh soit satisfait de lui, et qui est compilé avec les hadiths authentiques de Al-Bukhâriyy et de Muslim. Il dit que le Prophète était le plus généreux des hommes. Et que c’est pendant le mois de ramadhâne qu’il l’était le plus. D’autres compagnons évoquent la générosité légendaire du prophète d’Allâh dans des hadiths authentiques, c’est vrai. Mais Ibn ‘Abbâs, dans ce hadith, relie cette augmentation de générosité à un fait extraordinaire. Il ajoute en effet que cette augmentation coïncide avec la venue de Jibrîl. Il explique ensuite que l’ange Jibrîl rencontrait le Prophète chaque nuit de Ramadhâne pour lui faire lire et apprendre le Coran. Enfin, Ibn 'Abbâs dit qu'à cette occasion le Prophète était vraiment généreux, plus généreux que le vent qu'Allâh envoie aux hommes et qui leur procure ce dont ils ont besoin autant qu'ils en ont besoin. Voilà. Maintenant, nous avons donc la preuve qu’on cherchait !

— Donc nous allons apprendre le Coran ?

— Oui, nous allons apprendre ensemble la sourate 35, Fâtir.


— Ah, ben ça tombe bien, je la connais déjà par cœur, al-hamdu lillâh ! Je l'ai apprise il y a peu de temps.


— Tiens donc ! Tu la connais par
cœur ? Alors dis-moi Zeynab ce que signifie le mot Fâtir ?

— Je ne sais pas exactement, Jaddi ?


— Et tu crois que quand on dit que Jibrîl faisait apprendre le Coran au Prophète, ça signifie qu'Il le lui faisait apprendre par cœur ?


— Heu… non je ne pense pas que ce soit ça.

— Et tu as raison, ma fille. Ça signifie que Jibrîl faisait étudier le Coran au Prophète. Étudier pour comprendre, pour augmenter sa croyance et améliorer sa pratique. Il y a une chose que vous n'avez pas saisie dans le hadith de Ibn ‘Abbâs.

— Moi je n'ai pas compris le lien entre la générosité et l'étude du Coran avec Jibrîl.


— Voilà, exactement, c'est ça. Les savants disent que le Prophète étudiait le Coran avec Jibrîl. Vous imaginez cela ? Jibrîl est l’envoyé d’Allâh auprès des prophètes et Muhammad est l’envoyé d’Allâh auprès des hommes ! Deux envoyés d’Allâh qui étudient la parole divine ! C’est extraordinaire ! Bien. Alors les savants disent ensuite que l’étude intensive du Coran renouvelait et augmentait chez le Prophète la conscience que, grâce à la parole d’Allâh, il était riche spirituellement. C’est ce que les savants ont appelé ghina-n-nafs. La richesse de l’âme. La conscience de n’avoir besoin de rien d'autre qu'Allâh et Sa parole dans la vie. Pas besoin de bien matériel, pas besoin de nourriture, pas besoin de richesse. Et ce sentiment est la base de la générosité, vous comprenez ?


— Oui, subhânallâh !


— Donc vous voyez que quand le Prophète étudiait et apprenait le Coran, cela avait un effet immédiat sur sa foi et son comportement. Et les compagnons ont suivi cet exemple, eux qui n'apprenaient jamais de versets sans en apprendre l'explication et sans les mettre en pratique. Et c'est cela que nous allons faire avec la sourate Fâtir, si Allâh nous le permet. Nous allons apprendre la parole d'Allâh et son explication. Vous êtes prêts ?


— Oui, mais pourquoi la sourate Fâtir ?


— Quelle drôle de question, Safia !


— Je suis curieuse c'est tout.


— Oui, je te connais. Mais chaque sourate, chaque verset est une joie pour le croyant et il sait qu'il ne sera jamais déçu s’il les étudie.


— C'est bien comme ça que je vois les choses Jaddi, mais je me demandais si tu avais une raison particulière.


— Oui, j'en ai même plusieurs. D'un point de vue technique, c'est une sourate qui n’est pas très longue, 45 versets. Ça représente seulement 5 pages et demie. Les versets sont assez courts. Elle n'est pas difficile et on peut l'expliquer et l'apprendre assez rapidement.


— Oui, c'est vrai, elle n'est pas difficile à apprendre par cœur. Les versets en eux-mêmes ne sont pas vraiment complexes. Ce qui est difficile c'est de mémoriser l'enchaînement des versets. Quel verset suit quel verset, tu vois ?

— Oui, c'est vrai. Une autre raison pour avoir choisi cette sourate c'est qu'elle est peu connue et peu mentionnée de manière générale. C'est rare de trouver des gens qui parlent de cette sourate. Beaucoup de gens n'en ont même jamais entendu parler.

— Oui, c'est vrai, c'est pas comme les sourates Al-Baqarah, Al-Kahf, Yûsuf, ou Yâ Sîn.


— En effet. Et une autre raison, c'est que j'aime cette sourate. C'est une sourate mecquoise comme on dit. Elle a été révélée avant la Hijrah du Prophète et des croyants vers la ville de Médine. Comme toutes les sourates mecquoises elle traite de la croyance en Allâh, de l'unicité d'Allâh et des conséquences de cela dans la vie de chacun. Mais malgré tout, elle a un cachet particulier car elle traite le sujet d'une manière propre à elle, qu'on ne retrouve, selon Sayyid Qutb, que dans une seule autre sourate, la sourate 13, Ar-Ra'd, Le Tonnerre. Sayyid Qutb, qu'Allâh soit Bon avec lui, dit que cette sourate n'a qu'un seul sujet qui est déroulé du début à la fin et qui remue le cœur de l'homme et le bouscule au plus profond de lui-même. Cette sourate réveille celui qui est endormi et soutient celui qui est conscient. Elle nous pousse à observer les signes d'Allâh dans tous les domaines de la vie et à être saisi d'admiration, d'amour et d'effroi devant Sa grandeur. Partout où l’on regarde, cette grandeur est visible, éclatante. Elle oriente notre réflexion vers la reconnaissance des bienfaits du Créateur et, par là, Sa grande Bonté envers nous. Elle rend clair pour nous le fait que malgré la diversité de ce qui existe, la main créatrice et organisatrice est unique, visible derrière le moindre mouvement, et pleine de sagesse. Hasan et Zeynab, vous vous souvenez quand vous étiez petits et que je vous désignais la corbeille de fruits pour vous faire comprendre que malgré les formes, les couleurs, les textures, les goûts différents, c'est toujours et seulement Allâh qu'il faut remercier ? Eh bien, cette sourate procure à l'homme quelque chose d’équivalent.

— Ça donne envie, Jaddi !

Al-hamdu lillâh. Alors allons-y. Bismillâh.



à suivre
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commentaires

I
Salam 3alaykoum,<br /> <br /> Effectivement, ça donne très envie! j'ai hâte de lire la suite, je suis sûre que ça m'encouragera à l'apprendre aussi inchallah =)<br /> <br /> Barakallahou fik!
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