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15 décembre 2014 1 15 /12 /décembre /2014 12:00

 

 


بِسْمِ اللَّهِ الرَّحْمَـنِ الرَّحِيمِ


الْحَمْدُ للَّهِ فَاطِرِ السَّمَـاوَاتِ وَ الارْضِ
Al-hamdu lillâhi Fâtir-is-samâwâti wal ardhi

جَاعِلِ الْمَلائِكَةِ رُسُلاً أُوْلِى أَجْنِحَةٍ مَّثْنَى وَثُلَاثَ وَرُبَـاعَ
Jâ'il-il-malâ-ikati rusulan ulî ajnihatin mathnâ wa thulâtha wa rubâ'

يَزِيدُ فِى الخَلْقِ مَا يَشَآءُ
Yazîdu fi-l-khalqi mâ yachâ-u

إِنَّ اللَّهَ عَلَى كُلِّ شَىْءٍ قَدِيرٌ
Innallâha 'alâ kulli chay-in qadîr



- Al-hamdu lillâh, c'est tout à la fois vanter les mérites d'Allâh et le remercier

- Le sens du mot Fâtir

- Ce que signifie l'expression coranique " les cieux et la Terre "

- La perfection d'Allâh nous entoure de toutes parts

- Les anges sont des messagers ailés

- Allâh fait ce qu'Il veut, et Il est capable de faire tout ce qu'Il veut



 

— Bien. Donc vous avez bien saisi, les enfants, que « al-hamdu lillâh » est notre manière à nous, celle qu’Allâh et Son prophète, ‘alayh-is-salâm, nous ont apprise, de remercier Allâh comme il se doit et de vanter et glorifier Sa perfection dans tout ce qu’Il fait, tout ce qu’Il dit et tout ce qu’Il est ? Vanter les mérites et remercier tout à la fois ?

— Oui, j’ai compris globalement, mais c’est le « tout à la fois » que j’ai du mal à saisir, Jaddi.

— Pourquoi donc, Zeynab ?

— Parce qu’il y a des choses pour lesquelles on vante les mérites d’Allâh mais on n’en bénéficie pas directement.

— Comme quoi, par exemple ? 

— Eh ben, si une femme que je ne connais pas a un bébé, je loue Allâh pour Sa perfection et je vante Ses mérites et Sa bonté, mais je ne Le remercie pas dans ce cas. Si ?

— Qu’est-ce que tu en penses, Safia ?

— Si j’ai bien compris, en réalité on loue la perfection d’Allâh et en même temps on Le remercie parce que Sa perfection est un bien pour nous. Elle est toujours un bien pour nous. Dans tous les cas.

— C’est pas mal du tout, mâ châ Allâh. Je précise un peu plus les choses. Tout ce qui existe et tout ce qui se passe est là par la volonté et la création d’Allâh. Parce qu’Allâh l’a voulu et parce qu’Allâh l’a créé. Absolument tout. Rien n’échappe à ça. Donc tout ce qui existe reflète les qualités de Celui qui a décidé des choses et qui les a créées. En particulier, Sa perfection. La perfection de Ses attributs. La perfection de Sa sagesse, la perfection de Sa puissance, la perfection de Sa science et la perfection de Sa bonté. Tout ce qui existe et tout ce qui se passe témoignent de la perfection du Créateur. Donc tout ce qui existe est fait avec perfection. Alors comment une chose faite avec perfection pourrait-elle être une mauvaise chose, surtout pour quelqu’un qui adore ce Créateur parfait ? 

— Non, bien sûr, c’est impossible, c’est vrai. Tout ce qu’Il fait est une bénédiction pour nous. 

— Oui, tout ce qu’Il fait, tout ce qu’Il dit, tout ce qu’Il est ! Tout ça, c’est un bien, c’est une justice, une sagesse et une bonté parfaites pour toute la création. En particulier pour l’être humain. Et plus encore pour le croyant. Pourquoi ?

— Parce qu’être conscient de la perfection divine dans les choses qui nous entourent va renforcer notre croyance ?

— C’est exact. Le croyant, lui, a conscience du bien que lui procure cette perfection. Et il va exploiter tout ce qui existe pour se rapprocher d’Allâh et comprendre qui Il est et de quoi Il est capable. Tout ce qui existe le touche, lui donne des émotions, renforce sa foi et son attachement à Allâh. Tout comme son amour et sa crainte. Il va bénéficier de tous Ses noms, de tous Ses attributs, de tout ce qu’Il dit et de tout ce qu’Il fait. Il en tire toujours des bénéfices. Le croyant qui comprend bien les choses vit dans un monde de bienfaits ! Et il dit al-hamdu lillâh pour vanter cela et pour remercier Allâh et être reconnaissant pour tout.

— Même quand il n’en bénéficie pas lui-même ?

— Bien évidemment ! Même quand il ne reçoit rien concrètement ou matériellement. Et même quand ce qui lui arrive est un mal en apparence. Parce qu’il n’y a rien de plus important ni de plus bénéfique pour le croyant que de se rapprocher d’Allâh, de Le connaître et de percevoir cette perfection. Et pour toutes ces raisons, et bien d’autres encore, percevoir cette perfection le pousse à remercier Allâh et à L’adorer toujours mieux. Et c’est cela « al-hamdu lillâh ». Tout à la fois. C’est clair ?

— Oui, Jaddi. C’est pour cela donc que nous devons dire « al-hamdu lillâh » dans toutes circonstances. Qu’on reçoive un bienfait ou qu’on reçoive un mal. Ou même si on voit les autres recevoir un bienfait ou un mal.

— C’est bien ça, mon grand. Peux-tu détailler un petit peu, Hasan, bârakallâhu fîk ?

— Eh bien, un point qui caractérise le croyant, c’est qu’il ne va pas considérer d’abord les choses et les événements de la vie et de son environnement comme étant bonne ou mauvaise pour lui. Il va le faire, comme tout le monde, c’est vrai, c’est humain mais ce n’est pas la première chose qu’il voit.

— Ah non ?

— Non, puisque le Prophète, sallallâhu ‘alayhi wa sallam, nous a recommandé de dire al-hamdu lillâh dans tous les cas. C’est donc que le croyant doit regarder les choses et les événements avec un autre œil.

— Et quel œil ?

— J’ai du mal à trouver les mots pour l’expliquer correctement, mais disons que le croyant reconnaît la perfection d’Allâh derrière chaque chose et Le remercie pour ce qu’il en tire comme bénéfice. Et comme il tire normalement un bénéfice de tout, il dit al-hamdu lillâh pour tout. Si je reçois un bienfait, je dis al-hamdu lillâh car sans Allâh je ne l’aurais pas eu. Si je suis éprouvé, je dis al-hamdu lillâh, car cette épreuve est à sa place. Elle est à sa place parce qu’Allâh est d’une sagesse parfaite. Donc cette épreuve n’est pas injuste. Et je dis al-hamdu lillâh parce qu’elle ne peut être qu’un bienfait, sans lequel je n’aurais jamais pensé à me repentir par exemple et j’aurais continué à être négligent. Et quand je vois le bonheur et le malheur chez les autres, je vois la perfection d’Allâh et je dis al-hamdu lillâh pour cette occasion qui m’est donnée d’être conscient de la générosité d’Allâh, de Sa bonté, ou d’avoir été épargné par l’épreuve qui a touché un autre. Quand je vois les bienfaits chez les autres, je pense aux bienfaits qu’Allâh m’a donnés et je comprends qu’Allâh peut me donner davantage ou moins. Et quand je vois les malheurs chez les gens, je pense à mes propres malheurs, je suis résolu à patienter et je remercie Allâh de m’avoir épargné un pire malheur, comme celui de tomber dans la mécréance par exemple. Voilà. Je crois que j’ai fait le tour.

— Exactement ! C’est excellent, mâ châ Allâh. Oui, quoi qu’il lui arrive et quoi qu’il arrive aux autres, le croyant en retire un bénéfice et une occasion de bien se comporter et de montrer à Allâh combien il L’aime. Et c’est pour cela que je vous donne ce conseil extrêmement important, mes enfants : faites très attention, lorsque que vous trouvez la parole « al-hamdu lillâh » dans le Coran à ce qu’Allâh nous dit juste derrière !

— C'est-à-dire ?

— C'est-à-dire que « al-hamdu lillâh » c’est vanter la perfection d’Allâh et Le remercier pour ce qu’elle nous apporte. Donc quand on dit al-hamdu lillâh c’est pour une chose particulière, dans une circonstance particulière le plus souvent. Et quand Allâh dit al-hamdu lillâh ou quand Il nous ordonne de dire al-hamdu lillâh dans le Coran, Il le fait bien souvent pour attirer notre attention sur un de Ses noms ou un de Ses attributs particuliers ou encore un de Ses actes, vous voyez ?

— Ah oui ! Comme dans la première sourate, Al-Fâtihah, Celle qui commence le Coran où Allâh nous dit Al-hamdu lillâhi Rabb-il- ‘âlamîne ?

— C’est ça, Zeynab. Dans la Fâtihah, Allâh vante un de Ses mérites et nous demande de faire de même. Et ce mérite c’est Son nom et Son attribut : Rabb-ul-‘âlamîne, le Maître absolu de tout ce qui existe. Il faut faire très attention quand vous étudiez le Coran à ce qui suit al-hamdu lillâh. Très attention. Car Allâh vous parle, Il attire votre attention. Réfléchissez à ce qui vaut qu’Allâh dise al-hamdu lillâh, pourquoi c’est un mérite et ce que ça nous apporte. De cette façon, on remerciera Allâh plus sincèrement. Alors dans ce premier verset de la sourate Fâtir, qu’est-ce qui suit al hamdu lillâh ?

— Allâh dit : « Al-hamdu lillâhi Fâtir-is-samâwâti wal ardh ».

— Ce qui signifie ?

— Je ne sais pas exactement, mais grosso modo Allâh nous ordonne de dire « al-hamdu lillâh » car il est le Fâtir des cieux et de la Terre. Mais je ne sais pas ce que veut dire Fâtir.

— C’est le Créateur !

— Oui, c’est à peu près ça, Safia. D’abord, c’est un attribut d’Allâh, et pour quelques savants Al-Fâtir est même un des 99 noms d’Allâh. Et c’est un nom qui a un rapport avec la création, effectivement. On l’étudiera plus précisément, in châ Allâh, dans notre cours sur les noms d’Allâh liés à la création, comme Al-Khâliq, Al-Khallâq, Badî’-us-samâwâti wal ardh, Al-Bâri- ou encore Al-Musawwir. Chacun de ces noms et de ces attributs insiste plus particulièrement sur l’un ou l’autre des aspects de l’acte de création d’Allâh. Et Fâtir insiste sur le fait que quand Allâh créé Il fait débuter cette chose. Cette chose commence grâce à Lui, par Lui.

— Je ne comprends pas bien ce que ça veut dire « Il fait débuter les choses ».

— Eh bien, il y a deux idées là. La première idée c’est le fait que les créatures ne voient le jour que parce qu’Allâh l’a voulu et l’a créé. C’est par Lui, et Lui seul, qu’elles commencent leur existence. Et la seconde idée c’est que quand Allâh crée Il innove. Il invente. Et les créatures voient le jour à partir de rien. Elles sont toutes nouvelles.

— Je ne comprends pas bien « toutes nouvelles », Jaddi.

— Regardez. L’être humain est doté grâce à Allâh d’une capacité d’innover et d’inventer. Tous les progrès, dans tous les domaines, dépendent de cette capacité. Et même le développement de l’enfant. Mais dans tous les cas, les inventions des hommes dépendent de ce qui existe déjà. L’homme innove en améliorant ce qui existe déjà, en utilisant les matériaux et les idées qui existent déjà. Il n’invente pas quelque chose de complètement nouveau. Il le transforme, il lutilise autrement. Le Fâtir, Lui, crée à partir de rien, Il ne le fait pas pour résoudre un problème ou améliorer Son niveau de vie, Il n’éprouve pas non plus le besoin d’innover et d’inventer, Il ne s’inspire pas non plus de ce qui existe déjà. Cette indépendance totale fait que les créations d’Allâh sont totalement nouvelles. C’est ce que je voulais dire en disant qu’Il fait débuter les choses.

Subhânallâh !

— Oui, les enfants, subhânallâh. Vous comprenez le lien avec al-hamdu lillâh maintenant ?

— Oui, je le vois bien. Fâtir c’est un attribut d’Allâh qui exprime la perfection de la création.

— Tu peux développer ?

— Oui, in châ Allâh. Si Allâh n’était pas le Fâtir, Il ne serait pas indépendant dans Sa création. Il serait à la merci de ce qui existe déjà. Comme l’homme. Quand Il crée quelque chose, Il le fait à partir de rien. Si le Créateur ne crée pas de choses nouvelles, alors les créatures ne débutent pas avec Lui. Ca veut dire que le vrai Créateur est un autre. Le vrai Créateur n’a besoin de rien pour créer et sans Lui rien ne peut débuter.

— Exact. Très bien. Et donc ? Le lien avec al-hamdu lillâh ?

— Eh bien, on dit al-hamdu lillâh pour remercier Allâh et montrer à qui veut l’entendre combien Il est parfait. Et dire qu’Allâh est le Fâtir c’est dire que Sa création est parfaite et indépendante de tout, c’est dire que la création commence avec Allâh, avec personne d’autre que Lui. Et c’est cette perfection dans la création qu’on vante en disant al-hamdu lillâh.

— Très bien. Allâh crée de manière parfaite et Fâtir précise un aspect de cette perfection. Bon, alors, Allâh est le Fâtir de quoi, dans ce verset ?

— Des cieux et de la Terre.

— Et qu’est-ce que ça veut dire, les enfants ?

— Les planètes ? Quand on regarde les images du système solaire, des constellations, des étoiles, de la lune… ou encore les images des merveilles de la Terre, les paysages magnifiques, les montagnes, les volcans islandais bien fumants, les mers et les océans, ou simplement un coucher de soleil dans le désert ou sur la banquise, on reste sans voix devant la perfection de la création d’Allâh. Et on ne peut que le remercier car Allâh a fait les cieux et la Terre pour que l’on puisse vivre correctement. Par exemple, le soleil chauffe à la température idéale pour permettre qu’il y ait la vie sur Terre ! Subhânallâh !

— C’est vrai tout cela, mais c’est terriblement incomplet. N’oubliez pas que les compagnons du Prophète, ‘alayh-is-salâm, n’avaient pas accès à toutes ces images du ciel. Et pourtant, bien plus que nous, bien mieux que nous, ils comprenaient et louaient la perfection de la création d’Allâh et ils Le remerciaient d’être le Fâtir des cieux et de la Terre. On a l’impression, à vous entendre, qu’il faut une grande technologie et un grand savoir dans l’astronomie pour comprendre ce verset. Eh non ! Quand Allâh dit qu’Il est le Fâtir des cieux et de la Terre, cela signifie qu’Il est le Fâtir de tout ce qui existe. « Les cieux et la Terre » dans le Coran signifie tout ce qui n’est pas Allâh. Et tout autre qu’Allâh est une créature d’Allâh. Donc les cieux et la Terre c’est toute la création ! Et pas besoin d’être un astronome pour comprendre. Il suffit juste de regarder autour de soi. Quand Allâh nous dit qu’Il est le Fâtir de tout, c’est justement qu’on n’a pas besoin d’aller loin pour admirer Sa création.

— C’est vrai. On est allé chercher de l’autre côté de la galaxie ce qu’on a juste à côté de nous.

— C’est ainsi ! L’être humain s’habitue vite à tout, même aux choses les plus magnifiques. Et quand il est habitué, il ne voit plus le miracle de la création. A tel point qu’il n’arrive plus à s’extasier que devant des choses qu’il ne peut que reconnaître comme extraordinaires, et miraculeuses. Des choses dont il est forcé d’avouer qu’elles le dépassent et qu’il n’est pour rien du tout dans leur existence, contrairement à par exemple la nourriture qu’il mange et dont il pense que c’est parce qu’il a travaillé qu’il peut manger. Il ne reconnaît alors le miracle que dans les choses rares ou hors de sa portée, hors de son environnement, hors de son influence et de sa compétence. Mais les choses devant lesquelles il passe chaque jour, celles qui sont communes, il ne les voit pas comme des choses extraordinaires, parce qu’il y est habitué. Attention à cette attitude mes enfants car c’est une forme d’ingratitude. Et c’est triste car c’est l’une des caractéristiques des mécréants. Allâh nous informe très clairement de ce défaut de l’humain dans le verset 105 de la sourate 12, Yûsuf. Quelqu’un le lit ?

Et combien de signes de la perfection et de l’unicité d’Allâh il y a, présents dans les cieux et la Terre devant lesquels ils sont habitués à passer mais dont ils se détournent sans que cela ne les fasse réfléchir au Créateur.

— Voilà. Vous voyez ce drame de l’être humain ? C’est une grande perte ! Il ne voit plus les signes qui l’entourent. Il les perçoit bien sûr mais il ne les voit pas comme des signes de la perfection d’Allâh ni comme des choses pour lesquelles il devrait être reconnaissant. Et le croyant ne doit pas être inconscient. Il doit toujours penser à la perfection d’Allâh et toujours remercier. Et c’est facile puisque Allâh lui dit qu’Il est le Fâtir des cieux et de la Terre. Comme pour nous dire que cette perfection et ces bienfaits sont partout, pas seulement réservés à une poignée d’astronomes ou de scientifiques. Dans son explication de la sourate Fâtir, Sayyid Qutb dit que quand Allâh nous ordonne de dire « Al-hamdu lillâh le Fâtir des cieux et de la Terre, le Fâtir de la création tout entière », Il nous ordonne clairement de réfléchir à la création. Il nous rappelle de faire attention à notre environnement, à ne pas nous habituer aux choses qui nous entourent. Il nous réveille pour ne plus passer à côté des choses sans les voir, à toujours revenir à Allâh et à voir Sa main créatrice derrière absolument toute chose. À ne pas laisser nos sens s’engourdir par l’habitude. La main d’Allâh n’est pas visible uniquement derrière les créatures qui nous semblent les plus grandioses et les plus rares, mais derrière chaque chose, concrète et abstraite même banale. C’est pour cela qu’Il nous dit qu’Il est le Fâtir de toute chose, de la plus petite à la plus grosse, de la plus familière à la plus rare. Le cœur conscient et ouvert, en contact permanent avec Allâh n’a pas besoin d’avoir des connaissances précises sur la position des étoiles ou sur la température du soleil, ni sur les relations entre la lune et la mer pour reconnaître la perfection majestueuse d’Allâh. Une simple fleur lui suffit pour cela. Il ne se lasse pas de contempler sa couleur, sa forme, son odeur, sa fonction et son rôle et il est empli d’admiration et de vénération devant cette perfection. Le croyant doit être conscient des choses qui l’entourent. Elles lui suffisent largement pour être convaincu de la perfection d’Allâh et elles lui permettent de ne jamais oublier de Le remercier pour Ses bienfaits. Vous comprenez ?

— Oui, Jaddi. On doit remercier Allâh même pour les petites choses, les choses banales. On doit toujours être surpris et émerveillé par la perfection d’Allâh pour tout. C’est pour cela que le Prophète, sallallâhu ‘alayhi wa sallam, nous a ordonné de dire « al-hamdu lillâh dans toutes circonstances ». Non ?

— Si, c’est exact. Allâh nous a ordonné de Le remercier et de L’adorer pour Le remercier. Il nous menace du châtiment si on ne Le remercie pas. Et Il aime ceux qui Le remercient. Oh ! Pas besoin de Le remercier pour la température du Soleil ou des choses aussi grandioses pour être aimé par Allâh. Les choses les plus banales, les plus fréquentes suffisent. Le Prophète, ‘alayh-is-salâm, nous a appris dans un hadith authentique chez Muslim cette information cruciale : Allâh est effectivement satisfait d’un serviteur qui remercie Allâh pour la nourriture qu’il vient de manger ou la boisson qu’il vient de boire.

Subhânallâh ! C’est si simple, en vérité !

— C’est si simple et pourtant pour l’être humain c’est si difficile de le faire et d’en être toujours conscient. C’est presque une performance pour l’homme parce qu’il a tendance à oublier rapidement que trouver de quoi assouvir sa faim, et de quoi donner de l’énergie à tous les organes de son corps en même temps est un miracle. Remercier Allâh, même pour la nourriture est un acte qui demande des efforts et c’est pour cela qu’il conduit à la satisfaction d’Allâh et à Sa récompense. Réfléchissez sur ce hadith authentique extraordinaire chez Ibn Mâjah entre autres : Le mangeur reconnaissant a le statut du jeûneur patient.

— ça veut dire qu’ils ont la même récompense ?

— Non. Pas nécessairement, Safia. Les savants disent que ce hadith signifie que les deux sont des actes d’adoration importants, qui nécessitent l’un comme l’autre des efforts pour l’homme. Des actes qui ne vont pas de soi, qui sont effectués par les croyants, qui sont aimés par Allâh et qui seront récompensés. Remercier Allâh sincèrement pour la nourriture qu’on prend est un acte d’adoration qui demande un effort. Un effort pour être conscient en permanence du miracle qui nous entoure, même dans les choses les plus fréquentes et les plus banales. Tout le monde mange, mais seul le croyant remercie Allâh.

Subhânallâh, mâ châ Allâh.

— Oui, mes enfants. Très bien, continuons le verset. Allâh nous ordonne de dire al-hamdu lillâh le Fâtir de tout ce qui existe. Mais que nous dit-Il encore ?

— Il nous dit qu’Il a fait des anges des messagers envoyés, à 2, ou 3 ou 4 ailes.

— Très bien. Et Il nous dit que parce qu’Il a fait des anges Ses envoyés, on doit dire al-hamdu lillâh. On doit voir Sa perfection et Le remercier pour cela. C’est clair, je pense.

— Pas du tout, Jaddi !

— C’est vrai ? Bon. Reprenons. Allâh nous dit de dire al-hamdu lillâh parce qu’Il est le Fâtir de tout ce qui existe. C’est d’accord ?

— Oui, bien sûr, on vient juste d’en parler.

— C’était juste pour tester votre mémoire ! Apparemment, ça fonctionne. Alors, qu’est-ce que ça implique pour nous qu’Il est celui qui a tout créé ?

— Que tout est à Lui  et à personne d’autre que Lui.

— Oui. Et ?

— Et qu’il faut Lui demander à Lui seul, espérer en Lui seul, chercher à plaire à Lui seul.

— Voilà. Donc en nous disant qu’Il a tout créé, Allâh nous ramène à l’adoration parce qu’on a besoin de Lui sur Terre. D’accord ?

— D’accord.

— Mais l’expression « le Fâtir des cieux et de la Terre » nous ramène à l’adoration d’une autre manière encore dans ce verset.

— Laquelle ?

— Pensez au sens du mot Fâtir… Si Allâh est celui qui fait débuter les choses… c’est donc qu’Il peut… ? Alors ? Qu’Il peut...

— Ah ! Oui ! Si Allâh peut faire débuter les choses, Il peut les faire redébuter après leur disparition.

— Très juste, ma fille. Comme le disent les savants Allâh nous dit qu’Il est le Fâtir pour nous faire penser au jour du Jugement, le jour de rendre des comptes. Donc nous faire penser en permanence à l’adoration. Vous voyez ? Par son adoration, le croyant cherche deux choses : la bonté et la générosité d’Allâh sur Terre, car comme Allâh a tout créé, Il est le seul qui puisse quelque chose pour nous ou contre nous ; et le pardon dans l’Au-delà, car comme Allâh est celui qui fait débuter les choses, Il est celui qui les fait revivre après leur mort. Vous comprenez ?

— Oui, pour l’adoration, j’ai bien compris. Mais quel rapport avec les anges ?

— Le rapport ? Il est évident pourtant.

— Pour toi, sans doute, Jaddi. Moi je ne vois pas de rapport.

— Allâh nous parle des anges. Il y aurait bien des choses à dire sur eux tant ils sont des êtres extraordinaires. Si vous deviez en un mot parler des anges, vous diriez quoi ?

— Qu’ils sont faits de lumière.

— Qu’ils sont des adorateurs parfaits. Qu’ils obéissent à Allâh sans faillir.

— Qu’ils se sont prosternés devant Âdam.

— Et pourtant, ce qu’a choisi ici d’évoquer Allâh, c’est qu’ils sont des messagers qu’Il envoie.

— Ah oui ! Ce sont des messagers qu’Allâh envoie aux prophètes. Comme l’ange Jibrîl, ‘alayh-is-salâm, qui transmet la Révélation aux messagers humains.

— C’est ça oui. Mais pas seulement. Les savants disent qu’Allâh parlent des anges qui sont envoyés à l’humanité. Les quatre principaux sont les plus connus : Jibrîl, Mikâ-îl, Isrâfîl et l’ange de la Mort, qu’Allâh les préserve.

— Il s’appelle ‘Azrâ-îl, non ?

— Non, Zeynab, il s’appelle l’ange de la Mort. ‘Azrâ-‘îl c’est un nom qu’on lui donne mais il n’y a aucune source authentique qui le permette. Bref, les savants disent donc qu’Allâh parle des anges qu’Il envoie aux hommes. Certains anges comme Jibrîl sont Ses messagers auprès des prophètes humains. D’autres sont envoyés auprès des hommes pour les protéger sur l’ordre d’Allâh, leur apporter Ses bontés ou Son châtiment et Ses épreuves. Vous voyez le lien maintenant entre les anges et l’adoration ?

— Oui, je crois bien. Les anges sont impliqués dans le bonheur et le malheur des hommes, et à ce qui arrive aux hommes de manière générale, et ils sont impliqués dans la Révélation et l’enseignement des prophètes. C’est eux qu’Allâh envoie avec une mission auprès des êtres humains. Et comme tu as dit tout à l’heure, le bonheur, le pardon et la guidée sont ce que recherche le croyant à travers son adoration.

— Très bien. Et Allâh nous demande de dire « al-hamdul lillâh » pour Le remercier de nous avoir envoyé ces anges, c’est-à-dire de nous avoir envoyé la guidée et les bénédictions. En fait une grande partie de ce qui touche l’homme passe par les anges. Et c’est Allâh qui est le Fâtir des anges ! Tout revient donc à Allâh et à Son acte de création.

— Pourquoi Allâh parle de leurs ailes ?

— Je ne sais pas pourquoi, ma fille. Mais est-ce réellement une bonne question ? Les savants spécialistes de l’explication du Coran n’ont pas vraiment donné de détails sur cette question. Ce qu’il faut se demander c’est qu’est-ce que cela nous apporte dans notre vie quotidienne, dans notre compréhension et dans notre pratique de savoir cela. Les savants disent que nous devons croire dans ces descriptions qu’Allâh nous fait des anges, sans chercher à faire de comparaisons avec les êtres ailés dans notre monde. Mais le plus important c’est qu’Allâh dit à la fin du verset, après avoir évoqué le nombre d’ailes : Il ajoute à sa création ce qu’Il veut, Allâh est vraiment capable de faire absolument tout. »  Qu’est-ce qu’on apprend là ?

— Qu’Allâh est capable de donner autant d’ailes qu’Il veut à Ses anges.

— Oui. La fin de ce verset nous enseigne bien plus encore pour notre compréhension et notre foi. Quand on pense aux anges, on pense à des créatures immenses, majestueuses, belles, magnifiques, puissantes, et qui volent. Par rapport à elles, l’être humain est si petit ! Et Allâh nous parle de leurs ailes et nous dit que le nombre d’ailes que les anges possèdent est décidé et créé par Allâh. Les anges, si majestueux soient-ils ne contrôlent pas même le nombre de leurs ailes. Pas même leurs ailes ! Les ailes sont un détail. Et Allâh contrôle ce détail, et en ajoute comme Il l’entend. D’ailleurs le Prophète, ‘alayh-is-salâm, nous apprend, dans un hadith authentique chez Muslim, qu’il a vu l’ange Jibrîl, ‘alayh-is-salâm, avec 600 ailes ! Et si Allâh contrôle ce détail c’est qu’Il les contrôle totalement. Et si Allâh contrôle totalement les anges, que dire sur la manière dont Il nous contrôle, nous, des êtres si petits et si faibles ? Vous comprenez combien c’est important pour nous ?

— Oui, ça force à rester humble et à ne pas être orgueilleux.

— Oui, d’une part. D’autre part, ça nous montre à quel point l’acte de création d’Allâh est parfait. Il ne dépend que de Sa volonté et pas de Sa capacité.

— C’est-à-dire ?

— C’est-à-dire que l’être humain, lorsqu’il regarde son monde, voit des tas de choses différentes et des tas de formes différentes. C’est la diversité qui domine dans notre monde. Mais on essaie de lui faire croire que cette diversité est le fruit de l’évolution. Qu’est-ce que cela signifie ? Cela veut dire que les choses ont évolué car elles ont été contraintes de s’adapter. Et à cause de ses contraintes, certaines formes ne pourront jamais exister. C’est ce qu’on essaie de nous faire croire. Mais Allâh apprend au croyant qu’Il n’a aucune contrainte dans la création. Allâh crée ce qu’Il veut. Quand quelque chose n’existe pas, ce n’est pas parce qu’Il ne peut pas, mais parce qu’Il ne le veut pas. Ce n’est pas une question de capacité, vous voyez, mais de volonté. Les anges ont 2, 3, ou 4 ailes, mais Allâh précise qu’il peut ajouter ce qu’Il veut à Sa créature. Et c’est pareil pour l’homme. Les hommes sont différents et certains ont des choses que d’autres n’ont pas. Et cette diversité est liée à la volonté d’Allâh. Il pourrait créer tout autre chose, ajouter ce qu’Il veut, enlever ce qu’Il veut. Il n’est pas limité car il est capable de faire tout ce qu’Il désire.

Subhânallâh ! C’est magnifique ! Ma châ Allâh !

— C’est vrai. Nous en avons fini avec ce premier verset. Il y avait beaucoup de choses à dire. Il est très dense. Ce qu’il faut retenir de cette dernière partie, c’est que la création, l’adoration et la résurrection sont liées. Il faut réfléchir et méditer pour que l’on ne pense pas à l’un sans penser aux autres. Ca doit devenir un réflexe. Il ne faut pas rester insensible à ce qui vous entoure. Il faut arriver à penser à Allâh quand vous regardez Sa création. Puis penser, automatiquement, à la vie après la mort. Et cela doit vous conduire à craindre Son châtiment et à espérer dans Sa bonté. Et tout naturellement à l’adoration.

— ça me fait penser à un verset, Jaddi.

— Lequel Hasan ?

— Celui qui est à la fin de la sourate 3, Âlu ‘Imrâne, La famille de ‘Imrâne et qui parle des croyants qui réfléchissent sur la création.

— Bravo. C’est vrai. Il s’agit des versets 190 et 191. Tu nous les lis ? 

Il y vraiment dans la création des cieux et de la Terre, ainsi que dans le fait que la nuit et le jour se succèdent sans arrêt, des signes qui conduisent à Allâh pour ceux qui réfléchissent vraiment et correctement. Ceux qui pensent à Allâh, le Créateur, qu’ils soient debout, assis, ou couchés sur le côté et qui méditent sur la création des cieux et de la Terre. Et qui disent alors : « Ô Seigneur ! Nous sommes convaincus que Tu n’as pas créé tout cela pour rien, sans aucune raison. Nous proclamons Ta perfection. Protège-nous donc du châtiment du feu ! »

Bârakallâhu fik. Vous comprenez mieux maintenant, j’en suis sûr : le croyant qui réfléchit et qui médite ne peut voir la création sans penser à Allâh et être convaincu de plus en plus par Sa perfection. La perfection de Sa puissance, de Son pouvoir, de Sa force, de Sa sagesse, de Sa bonté. Et avant tout de Son unicité. Cela le conduit inévitablement à espérer dans Sa bonté et à craindre Son châtiment. Donc à l’adoration, pour échapper à son châtiment. Pour tout cela, pas besoin d’avoir fait de grandes études ou d’avoir un télescope dans son salon. Il suffit de regarder par la fenêtre, ou de se regarder dans un miroir. Et al-hamdu lillâh !

 


 

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