4 – On doit transmettre le message
Ce message n’appartient à personne. Le transmettre c’est le mettre à la place la plus haute, comme ce qui est le plus important pour nous :
• C’est Allâh qui guide.
• Transmettre implique d’accepter le conseil.
• Transmettre avec la bouche, pas seulement avec les actes : vanter les mérites de la Révélation.
• Transmettre d’abord à ceux qui sont désinformés, le peuple, les voisins, les collègues… (les partisans de Nûh)
Dernier point, on doit le transmettre, c’est-à-dire transmettre la Révélation et son explication par le Prophète, ‘alayh-is-salâm, les compagnons et les savants qui les ont suivis. On doit le transmettre parce qu’il n’appartient à personne et on doit le mettre tout en haut, à la place la plus haute, la place de vénération qui lui est dû. Il faut le transmettre par tous les moyens possibles. Il faut remettre le Coran et la sunnah à leur place, en sachant que c’est Allâh qui guide. Alors nous, il nous reste la plus petite tâche à accomplir, c’est-à-dire « transmettre ». Transmettre le message, c’est à dire le texte et son explication. La Révélation.
Transmettre, ça veut dire mettre en haut, ça veut dire mettre en pratique, avoir considéré le message. On transmet le message, c’est obligatoire et Allâh nous l’explique, pour nous donner envie de le faire, que celui qui ne le fait pas, qui ne fait pas la da’wâ risque le châtiment, sur Terre et dans l’Au-delà, et que celui qui le fait bien sera récompensé comme personne. Il fait peur à celui qui ne le fait pas et Il donne l’espoir à celui qui le fait bien.
On peut être châtié si on ne le fait pas et d’un autre côté le faire a une grande valeur et apporte une grande récompense, la conversion d’une personne par exemple a un grand poids aux yeux d’Allâh, tout comme le fait de faire revivre une sunnah que les gens ont abandonnée.
Donc Allâh nous encourage à le faire et à ne pas l’abandonner.
• Transmission obligatoire dans la communauté et hors de la communauté
Cette transmission concerne à la fois l’intérieur de notre communauté et l’ensemble des êtres humains. On a des exemples de cela dans la Révélation, notamment avec les prophètes, qui faisaient da’wâ tout le temps. On doit faire da’wâ dans notre communauté, comme l’ont fait les prophètes des enfants d’Israël. Et on doit faire da’wâ à l’extérieur de notre communauté comme les prophètes qui ont eu à faire à un peuple mécréant et idolâtre.
D’autre part, la transmission doit se faire dans les deux sens. Il faut respecter le message d’Allâh, respecter la sunnah, et accepter qu’ils guident notre vie. On doit donc accepter le conseil, accepter qu’on nous rappelle le Coran et la sunnah si on est défaillant. Quand quelqu’un nous montre que ce qu’on fait n’est pas correct, et nous fait un rappel, on doit accepter le conseil. ça marche dans les deux sens : il faut faire da’wâ et il faut accepter le conseil.
Je vais vous donner un humble conseil tiré de mon expérience personnelle - je suis psychologue de formation - le comportement ne suffit pas dans la transmission de la Révélation. Pourquoi ? Il suffit parfois dans un contexte particulier, il suffit quand les gens sont sains et qu’ils ont des valeurs morales, mais dans notre société aujourd’hui, il n’y a plus de valeurs morales, elles sont très perturbées, le munkar, les mauvaises habitudes, est devenu ma’rûf, convenable, acceptable, voire recommandé, et le ma’rûf est considéré comme munkar, les bonnes choses deviennent les mauvaises et les mauvaises choses deviennent les bonnes.
Quand je prie, bien sûr, les gens vont savoir que je pratique l’islam, mais quand je travaille bien au boulot, quand je suis honnête, quand je suis ponctuel à un rendez-vous, quand je respecte ma parole, ne dis pas de grossièretés... ça aussi, c’est l’islam, ça aussi c’est mon dîn et c’est mon message. Mais les gens ne le voient comme cela que si on le leur dit.
« Si je ne vous serre pas la main, madame, c’est ma religion, c’est mon message, et si je suis honnête avec vous, que je ne vous roule pas, que je suis un bon collègue et que j’arrive à l’heure au travail, c’est aussi ma religion. Si j’arrive à l’heure au travail, ce n’est pas parce que j’ai peur du patron ou de perdre mon argent, si je travaille bien, c’est pour satisfaire Allâh ‘Azza wa Jall. Ce qui me pousse à prier et à porter la barbe ou le voile, c’est aussi ce qui me pousse à être honnête et bon, à être généreux et quelqu’un de confiance, à respecter la vie privée des gens..., ainsi que toutes les qualités que vous appréciez chez moi. »
Le croyant, c’est celui qui fait le bien et c’est celui qui fait les choses bien. Et Allâh aime les croyants. Donc le message, il faut le transmettre aux gens avec le comportement mais également avec la langue et les paroles, des paroles claires et bien choisies.
Mais à qui doit-on commencer à présenter l’islam ? Quand on regarde les prophètes, par exemple Nûh, ‘alayh-is-salâm, mais ça vaut pour tous les autres prophètes, les gens lui ont dit : « Tu n’es arrivé qu’à convertir les gens qui n’ont aucune importance, qui ne décident de rien dans la ville, tu n’as convaincu que ceux dont on ne voulait pas, les gueux. » Mais ce sont ces gens-là qui ont accepté le message le plus facilement.
Nos proches. C’est eux qu'il faut aller voir en priorité. Ils vont accepter le message plus facilement. Il n’y a rien qui ne peut s’expliquer, c’est-à-dire que les choses un peu plus difficiles à expliquer comme le rôle de la femme et de l’homme dans la société islamique, peuvent s’expliquer et il faut l’expliquer parce que les gens peuvent le comprendre. Donc il faut commencer par les proches, la famille, notamment quand elle n’est pas musulmane.
Il faut commencer par tous nos proches, les musulmans aussi. Quant aux gouverneurs, aux intellectuels ou aux journalises, les choses sont différentes. Eux ils ont un message à faire passer, ce sont des gens qui décident pour les autres, qui influencent les autres, qui les désinforment et leur mentent. Combien de fois à la télé, on remarque qu’ils ne savent pas de quoi ils parlent quand ils parlent de l’islam. C’est eux qui ont dit que le niqâb était porté par des femmes soumises qui ont un problème psychologique et qui posaient des problèmes pour la société, par exemple, c’est eux qui ont mis cette idée dans les têtes des gens. C’est pas les gens qui sont arrivés et qui ont dit que le niqâb était porté par des femmes qui ont un problème psychologique ou bien des femmes qui sont soumises à l’homme, qui ne veulent pas s’en sortir. Les gens n’ont pas naturellement peur de l’islam. Ce sont leurs « élites » qui les effraient avec l’islam. D’ailleurs les gens qui nous sont proches, comme nos voisins ou nos collègues, quand ils nous connaissent, reconnaissent les qualités de l’islam. Il faut demander aux familles, aux voisins des femmes qui portent le niqâb ce qu'ils reprochent exactement, en toute sincérité.
Les gens d’au-dessus, les intellectuels et les politiques, ainsi que les journalistes, ce n’est pas par eux qu’on va commencer la transmission de la Révélation. On va commencer par nos proches, on va leur dire que l’islam c’est quelque chose de structuré, qu’il y a un message, qu’on est pas nous et eux exactement pareils et qu’on ne voit pas les choses de la même manière. Nous, nous voyons des choses qu’ils ne voient pas, nous expliquons les choses qui se passent dans la vie d’une manière différente, centrée sur les attrubuts, les actes et l'unicité d'Allâh.
Et il faut patienter quand on transmet le message. Bien expliquer les choses, être clair, et patienter. La vérité bien expliquée laisse toujours des traces, même si on ne les voit pas. Il ne faut pas désespérer. Certains compagnons sont entrés dans l’islam très tard, après avoir lutté contre les musulmans, alors qu’ils étaient des proches du Prophète, ‘alayh-is-salâm, avant la Révélation. Mais quand on présente bien le message, qu’on encourage les gens à réfléchir, ils vont comprendre la vérité et ils vont la voir dans nos paroles. Après, il reste à surmonter l’orgueil et... c’est Allâh qui guide.
