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5 janvier 2010 2 05 /01 /janvier /2010 14:46
Pour rappel, le troisième faux argument contre la hisbah est :

3 - On doit abandonner la hisbah tant qu'on n'est pas parfait dans l'application de l'islam

Certains musulmans prétendent que puisque que l'on ne pratique pas parfaitement l'islam, puisque l'on n'évite pas tous les péchés, on n'a qu'à se préoccuper de soi-même pour se parfaire et non pas ordonner aux autres de faire le bien et leur interdire le mal. Leurs arguments qu'ils mettent en avant sont multiples. Ils s'appuient sur des versets qui, selon eux, condamnent celui qui appelle les autres au bien et s'oublie lui-même, comme :

Commanderez-vous aux gens de faire le bien, et vous oubliez vous-mêmes de le faire, alors que vous récitez le Livre ? Êtes-vous donc dépourvus de raison ?
Sourate 2, Al-Baqarah, La Vache, verset 44

Ô vous qui avez cru ! Pourquoi dites-vous ce que vous ne faites pas ? C'est une grande abomination auprès d'Allâh que de dire ce que vous ne faites pas.
Sourate 61, As-Saff, Le Rang, versets 2-3

Ils s'appuient également sur la parole authentique du Prophète, sallallâhu 'alayhi wa sallam, qui a dit selon Al-Bukhâriy : " On amènera un homme et on le jettera dans le feu. Il y sera broyé comme l'âne broie avec la meule. Les gens de l'enfer l'entoureront et lui diront : ' Ô toi ! N'étais-tu pas de ceux qui appelaient les gens au bien et corrigeaient leurs mauvaises actions ? ' Il leur répondra : ' Oui. J'ordonnais le bien sans le pratiquer et j'interdisais le mal mais je commettais les péchés. ' "

Ils s'appuient enfin sur leur raison et le vieil adage arabe qui dit " tu ne peux offrir ce que tu n'as plus[1] " . Ils se demandent qui accepterait d'écouter celui qui appelle au bien sans le pratiquer et celui qui interdit le mal tandis qu'il le commet lui-même.

Pour répondre à ce troisième faux argument, l'auteur donne 4 réponses. Voici la première :

a/ ce qui est blâmé dans les versets et le hadith, ce n'est pas le fait d'ordonner la pratique de l'islam, mais celui de ne pas le pratiquer 

Il y a en fait ici deux obligations indépendantes :


  1. la hisbah
  2. pratiquer soi-même le convenable et éviter le répréhensible

En réalité, les textes utilisés par les tenants de cette position erronnée condamnent non pas la pratique de la première obligation mais bien l'abandon de la seconde. Des individus sont blâmés par Allâh et par Son prophète parce qu'ils se sont oubliés eux-mêmes et parce qu'ils n'ont pas des comportements conformes aux bonnes paroles qu'ils disent aux autres. D'ailleurs, la logique confirme cela. Soit un étudiant qui a réussi son examen de " tafsîr " mais raté son examen de " hadith ". Si cet élève reçoit un blâme, imaginerait-on seulement une seconde que c'est parce qu'il a réussi son examen de " tafsîr " ?

De nombreux exégètes affirment que le blâme dans ces textes est donné pour avoir délaissé la pratique de l'islam, non pas pour avoir pratiqué la hisbah dans ces conditions. Par exemple, l'éxégète andalou bien connu Al-Qurtubiyy dit à propos du verset Commanderez-vous aux gens de faire le bien , et vous oubliez vous-mêmes de le faire, alors que vous récitez le Livre ? Êtes-vous donc dépourvus de raison ? : " Sache, qu'Allâh t'honore, que le blâme ici renvoie au fait d'avoir abandonné les actes pieux, non pas à celui d'avoir appeler les gens à en faire. Ibn Kathîr précise que c'est bien le seul fait d'abandonner les actes pieux qui est condamné ici, non pas le fait d'appeler les gens au bien sans le faire[2].


[1] Fâqid-uch-chay, lâ yu'tîh.
[2] Voir aussi les exégèses de Al-Baydhâwiyy et de Ach-Chawkâniyy.


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